
Périphérique parisien à 50 km/h : radars ajustés et possible espoir pour l’interfiles
15 octobre 2024 Assurance Moto
Depuis le 1er octobre 2024, le boulevard périphérique de Paris a vu sa vitesse maximale abaissée de 70 à 50 km/h, une mesure visant à améliorer la qualité de l’air et réduire les nuisances sonores pour les 500 000 riverains. Cependant, cette réduction de vitesse a également entraîné l’interdiction de la circulation interfiles pour les deux-roues, soulevant un vif débat parmi les usagers et les élus locaux.
Les nouvelles règles : limitation à 50 km/h et ajustement des radars
Désormais, l’ensemble des 35 km du périphérique parisien est soumis à la limitation de 50 km/h. Cette règle a été progressivement mise en place sur des tronçons successifs, et tous les panneaux de signalisation ont été changés pour refléter cette nouvelle limite. Dans le cadre de cette réduction, les 12 radars fixes, autrefois réglés pour flasher les excès au-delà de 70 km/h, ont été reparamétrés à la nouvelle limite et sont pleinement opérationnels depuis le 11 octobre.
En parallèle, des voitures banalisées équipées de radars mobiles sont également déployées, intensifiant ainsi les contrôles de vitesse pour assurer le respect de la réglementation. La préfecture a indiqué que cette initiative vise à renforcer la sécurité routière et éviter les comportements imprudents qui pourraient survenir dans cette zone à forte densité de circulation. Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, a affirmé que cette mesure se veut stricte, avec des sanctions systématiques pour les contrevenants. Aucune tolérance pour les excès de vitesse n’est prévue, et les amendes seront rapidement transmises au Centre national de traitement des infractions de Rennes.
L’impact sur l’interfiles et l’intervention des élus
L’une des conséquences les plus controversées de cette limitation de vitesse est l’interdiction de la circulation interfiles pour les deux et trois roues motorisés. Autorisée à titre expérimental depuis 2021 sur certaines routes en France, la circulation interfiles est permise uniquement sur les axes dont la vitesse maximale est de 70 km/h ou plus. Avec la nouvelle limite du périphérique, les motards et conducteurs de scooters se voient ainsi privés de cette possibilité de se faufiler entre les véhicules, une pratique qui permet de désengorger le trafic en heure de pointe.
Face à cette situation, plusieurs sénateurs franciliens, dont Ian Brossat, Fabien Gay et Pierre Ouzoulias, ont récemment adressé une demande au ministre de l’Intérieur pour que l’interfiles soit de nouveau autorisé sur le périphérique, malgré la nouvelle limite de 50 km/h. Ces élus soutiennent que la circulation interfiles contribue non seulement à la fluidité du trafic, mais aussi à la sécurité routière en évitant les changements de file et autres mouvements brusques qui sont courants en milieu urbain dense. La Ville de Paris, représentée par David Belliard, adjoint en charge des transports, partage cette position et a rappelé son soutien à l’interfiles pour les deux-roues même à 50 km/h.
Les justifications de la limitation et les réactions des usagers
La décision d’abaisser la vitesse sur le périphérique a été prise par la maire de Paris, Anne Hidalgo, invoquant des raisons de santé publique. L’objectif est de réduire la pollution de l’air et les nuisances sonores pour les habitants des quartiers longeant le périphérique, un enjeu majeur dans cette zone très fréquentée par des milliers de véhicules chaque jour.
Toutefois, cette décision a suscité des réactions mitigées. Pour certains automobilistes, cette réduction de vitesse perturbe le rythme de circulation sur le boulevard périphérique, engendrant des ralentissements et, paradoxalement, un risque accru de congestion sur ce qui est déjà l’un des axes les plus denses de France. Les motards, pour leur part, déplorent la perte de l’interfiles, une pratique essentielle à leurs yeux pour circuler efficacement dans la capitale. Ce mécontentement a été renforcé par l’arrivée des radars mobiles, perçus comme une stratégie de répression accrue.
L’évolution possible du cadre réglementaire
Bien que la réglementation actuelle interdise l’interfiles sous la barre des 70 km/h, la requête des sénateurs pourrait amener le gouvernement à revoir cette limitation. En effet, la question de la circulation interfiles est en pleine réflexion à l’échelle nationale, avec une expérimentation qui se terminera fin décembre 2024. Une éventuelle adaptation des règles pourrait entrer en vigueur début 2025, prenant en compte les spécificités des axes comme le périphérique parisien.
Le ministère de l’Intérieur, par l’intermédiaire de la préfecture de police, a indiqué qu’une étude de faisabilité est en cours pour évaluer la pertinence de l’interfiles à 50 km/h sur le périphérique. Le but serait de comprendre si cette pratique peut être maintenue sans compromettre la sécurité routière. D’un point de vue technique, il est envisageable que le périmètre de l’interfiles soit élargi aux axes urbains limités à 50 km/h, afin de tenir compte des particularités de la circulation parisienne.
Pour conclure
La réduction de la vitesse à 50 km/h sur le périphérique parisien marque un tournant pour la mobilité dans la capitale. Si la mesure est en premier lieu un geste environnemental, elle a également entraîné des répercussions notables sur la fluidité du trafic et des restrictions pour la circulation des deux-roues. Les débats autour de l’interfiles et l’intervention de certains élus laissent toutefois entrevoir un possible ajustement de la réglementation, plus adaptée aux spécificités du périphérique. Pour l’instant, les radars sont en place, et la vigilance est de mise pour les usagers de la route.
Articles associés
Commentaires