
Permis de conduire : quel rôle pour les médecins ?
2 janvier 2019 Actualité Assurance
Il y a quelques semaines, un grave accident impliquant un conducteur de 92 ans a relancé un ancien débat : faut-il qu’un médecin atteste de la capacité de conduire d’un senior ? En France, aucun âge limite n’est fixé pour la conduite. En revanche, certaines pathologies imposent au conducteur une visite médicale.
L’âge n’est pas un risque au volant
Aujourd’hui, le Code de la Route ne prévoit aucune limite d’âge à la conduite. Tant qu’il dispose d’un permis valide et qu’il lui reste des points, un conducteur peut prendre le volant. Et d’ailleurs les statistiques sont formelles : les personnes âgées ne sont pas plus accidentogènes que les autres.
Les risques sont en revanche accrus par :
- certaines pathologies (par exemples de graves troubles de la vue, du sommeil ou neurologiques, ou encore des pathologies cardio-vasculaires) ;
- la prise de certains traitements (tous les médicaments pouvant entraîner une somnolence, qui sont d’ailleurs classés en niveaux – 1, 2 et 3 – selon l’importance du risque.
D’ailleurs en France, 10% des accidentés de la route ont pris un médicament potentiellement dangereux pour la conduite !
Un contrôle médical parfois obligatoire
Cependant un examen médical régulier, réalisé par un médecin agréé, est obligatoire dans certains cas. Et ce n’est pas lorsque le conducteur vieillit, mais :
- Pour l’obtention de certains permis (C, D, moniteur d’auto-école…) ;
- Pour l’utilisation de véhicules légers pour certaines activités (taxi, ambulance, VTC…)
- Si une affection médicale grave est signalée par le candidat lors de sa demande de permis de conduire, ou si l’inspecteur du permis de conduire constate une anomalie.
Enfin, un conducteur doit passer non plus devant un médecin, mais devant une commission médicale préfectorale, pour récupérer son permis après un retrait ou une annulation du permis lié à l’alcoolémie ou l’usage de stupéfiants.
Les seniors au volant, en France et ailleurs
Ainsi, en France, les seniors sont nombreux à conduire : 64% des retraités ont encore leur voiture. Et si en 2002, l’idée d’un contrôle médical après 70 ans, pour conserver le permis, a été évoquée… elle a ensuite été abandonnée car jugée trop coûteuse.
D’autres pays, pourtant, ont fait ce choix : des contrôles réguliers sont obligatoires en Espagne dès 60 ans, en Suisse à partir de 70 ans, aux Pays-Bas après 75 ans. Dans d’autres pays, des contrôles réguliers sont même instaurés très tôt : en Belgique le permis doit être renouvelé tous les 10 ans, au Portugal il est revalidé à 40, 50, 65 et 75 ans…
Être conscient de ses limites
En France, on compte tout simplement sur le bon sens de chacun.
- Un conducteur doit faire contrôler régulièrement sa vue et son audition, et reconnaître lorsqu’il n’a plus les capacités et/ou les réflexes assez aiguisés. Même si cela est difficile, il faut savoir admettre qu’il est temps de passer la main, lorsque l’on a plus les mêmes aptitudes.
- Le médecin traitant doit jouer un rôle de conseil : il doit sensibiliser son patient aux limites éventuelles, il doit l’alerter lorsqu’il lui diagnostique une pathologie ou prescrit des médicaments incompatibles avec la conduite.
- Les proches doivent, eux aussi, savoir dire au senior qu’ils ne se sentent plus en sécurité avec lui au volant. Difficile à dire ? Pas si on exprime clairement que l’on s’inquiète justement pour le conducteur parce que l’on tient à lui…
Les pathologies qui imposent un examen médical
Les problèmes médicaux concernés par l’examen de santé obligatoire sont répartis en 6 « classes » :
- Classe I : les pathologies cardiovasculaires
- Classe II : les altérations visuelles
- Classe III : les problèmes ORL et la pneumologie
- Classe IV : les pratiques addictives (drogues, alcool), les problèmes de neurologie, de psychiatrie
- Classe V : les problèmes concernant l’appareil locomoteur
- Classe VI : les pathologies métaboliques et les transplantations d’organes
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