
Salon de la moto de Milan, des Chinois totalement décomplexés dans la moto
13 novembre 2024 Actualité Assurance
L’incontournable Eicma, le grand salon international de la moto et du scooter, s’est tenu début novembre à Milan. Dans un festival de nouveautés malgré un climat économique tendu, les constructeurs et sous-traitants chinois s’y sont distingués. Totalement décomplexés, ils se sont mis en avant face à des marques institutionnelles plus attentistes.
Eicma, encore un superbe rendez-vous planétaire pour la moto !
Quel merveilleux rendez-vous pour tout passionné de moto et de scooter que ce salon de Milan qui a enregistré un visitorat digne de son standing. Affaibli après la crise du Covid qui avait causé son annulation en 2020 et par les défections de grands noms de l’industrie, l’Eicma a retrouvé depuis deux ans tout son lustre en réaffirmant sa position de rendez-vous planétaire de l’industrie moto.
Cette 81e édition, celle qui a célébré les 110 ans de l’événement, a surtout été celle de tous les records avec plus de 600 000 visiteurs sur les six jours d’ouverture soit plus de 40 000 entrées de plus qu’en 2023, année déjà excellente. Sur une surface inédite de plus de 330 000 m2, le nombre d’exposants a également battu un record avec plus de 770 acteurs représentant 45 pays et 2163 marques. Et pratiquement tous les grands constructeurs étaient là, à l’exception notable de Indian et de… Peugeot !
Des constructeurs et sous-traitants chinois en force
L’organisation n’a pas sorti ce chiffre mais quel pourcentage pouvait peser la représentation chinoise sur cet Eicma 2024 ? Au doigt mouillé, et après avoir visité tous les halls dont celui qui leur était totalement dédié, il ne serait pas hasardeux de dire que leur part devait se situer entre 50 et 60 % de l’exposition. Une présence impressionnante en tout cas.
Qu’ils avancent masqués derrière des noms de constructeurs européens qu’ils ont rachetés -citons Benelli, Morbidelli, Moto Morini ou SWM – ou en nom propre comme CF Moto, Kove, Niu, Segway, Vmoto, Voge, Yadea ou Zontes, les Chinois poussent chaque année un peu plus leurs pions sur l’échiquier moto et scooter mondial. Chez les “grands“, c’est à une démonstration de force que l’on a assisté avec pléthore de nouveaux modèles et de concept-bikes. Une vraie montée en gamme qui sonne comme un avertissement pour l’establishment américain, européen et japonais !
Quatre géants chinois de la moto à l’attaque de l’Europe
Mention spéciale à CF Moto qui a exposé un moteur 1000 cm3 V4 de 212 ch, mais aussi un splendide exercice de style sur le thème hypersportif, un prototype de moto de cross et deux nouveautés autour d’un moteur 3-cylindres 675 cm3, le roadster NK 675 et la sportive SR-R 675. Sur un stand XXL, Voge a présenté toute une série de moteurs et deux nouveaux trail mid-size appétissants, la DS 625 X et la DS 800 Rally.
Chez QJ Motor, ce sont les prototypes roadster et sportif 1000 4-cylindres qui ont retenu l’attention mais c’est la belle SRK 921 qui arrivera en France en 2025. Quant à l’ambitieuse Zontes, elle a dévoilé la version définitive de ses trail et sportive à moteur 3-cylindres de 699 cm3, les ZT 703 F et ZT 703 RR, annoncés à des prix ultra compétitifs. Ca promet !
Une certaine réserve chez les constructeurs moto japonais
Face au feu d’artifice chinois, les quatre marques japonaises sont apparues timides avec finalement peu de “vraies“ nouveautés et beaucoup de restyling s’apparentant parfois à du replâtrage… Du big four nippon, c’est Honda qui a fait le plus fort avec un stand immense, deux concepts électriques et un moteur inédit. Le constructeur n°1 mondial a remis le paquet sur la moto et le scooter !
Kawasaki et Suzuki ont joué petit bras pour leur millésime 2025 avec comme vraie nouveauté chez la première une petite moto rétro monocylindre, la W 230, rejointe par deux 1000 boostées à 1100 cm3, le trail Versys et la routière Ninja SX, ainsi qu’une Z 900 new-look pour relancer ce modèle populaire. Pour la seconde, il a fallu se contenter de peu, une DR-Z 400 ressortie du placard, modernisée et rebaptisée DR-Z4S dans sa version trail et DR-Z4SM dans sa version supermotard.
Comme de nombreux constructeurs, Yamaha a profité de l’instauration de la norme Euro 5+ pour refondre ou peaufiner quelques uns de ses modèles phares. En premier lieu, son iconique scooter T-Max qui s’offre une face avant plus sportive, et ses best-sellers MT-07 et Ténéré 700 également mis à jour au niveau du style. Mais on retient surtout du stand bleu une inédite sportive, la radicale R9, la relance du scooter urbain 125 N-Max et une grosse refonte pour la Tracer 9.
Honda ou la puissance d’un leader mondial sur l’Eicma
Belle effervescence sur le stand rouge avec des surprises comme les deux concepts électriques, le roadster EV Fun et le maxi-scooter EV Urban qui préfigurent de futurs modèles de série, un concept de moteur V3 thermique équipé d’un compresseur dédié à de futures grosses cylindrées, le deuxième scooter électrique prévu pour l’Europe dénommé CUV e : plus cossu que le petit EM1 e : , et l’attendue Hornet 1000 également déclinée dans une version SP plus affutée.
Très intéressante, l’inédite GB 350, un modèle rétro et abordable pour les jeunes permis, important pour le marché français la revisite du petit scooter 125 PCX, séduisants les restylings des NC-X 750, du scooter-trail X-ADV, de la famille des scooters Forza et SH, de la routière NT 1100, du petit trail CR-F 300 et des deux customs CMX Rebel, moins enthousiasmant le simple changement de phares de la Hornet 750 et de la Transalp… Au global, Honda nous a quand même créé ou redéfini presque 20 modèles, une vraie performance.
Des Européens du sud plus ou moins chauds sur leurs terres
A domicile, les marques italiennes ont poussé les curseurs à fond avec de spectaculaires nouveautés comme chez Ducati avec un tout nouveau moteur bicylindre qui propulse la Panigale V2 et la Streetfighter V2, auxquelles s’ajoutent une Panigale V4 redéfinie et des Multistrada plus performantes et sophistiquées.
Le groupe Piaggio n’a pas été en reste avec une belle brochette de nouveautés. Soulignons les plus sensibles comme l’inédit roadster Tuono 457 et son pendant sportif RS 457 chez Aprilia, un scooter 3-roues amené à prospérer en France, le MP3 310 chez Piaggio accompagné par des scooters à grandes roues Beverly repensés, ou encore une belle V7 Sport chez Moto Guzzi.
Chez les “Italo-chinois“, bel effort également de Moto Morini avec de très joies 350 routières, le roadster Rumble et la néo-rétro 3-1/2, et un trail 450, le Allthrike. Encore de la moyenne cylindrée percutante chez Morbidelli, marque du groupe Keeway au stand impressionnant, avec de percutantes moyennes cylindrées, le roadster F 352 et le trail T 352 X plus un bicylindre trail, le T 502 X, et de spectaculaires 1000 cm3 trail et custom, quand Benelli proposait essentiellement comme sensation un bobber Leoncino 400 et un maxi-trail TRK 902 Xplorer.
Des nord-européens un peu plus sur la défensive
Chez les germaniques, BMW distille ses nouveautés tout au long de l’année mais s’est distinguée pour son grand retour à l’Eicma en dévoilant son concept F 450 GS, un trail sportif de moyenne cylindrée qui sortira en 2025, une gamme S 1000 ajournée et de nouveaux scooters 400 remis au goût du jour. A côté bien sûr de la nouvelle R 1300 GS Adventure, et en attendant la future R 1300 RT !
Également de retour officiellement, KTM a déroulé de nombreuses nouveautés dont une KTM Super Duke 1390 GT, une Freeride électrique new-look et une très mignonne 390 Adventure mais ce sont ses Duke 990 R et 900 RC qui avaient la plus la cote sur son stand. Quant à Triumph, c’est un Eicma mesuré qu’elle nous a réservés avec une Trident 660 mise à jour, une inédite Tiger Sport 800, un trail routier séduisant, et sa 450 cross très attendue…
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