
9 musées moto à découvrir en France
4 juin 2025 Assurance Moto
Si les routes françaises sont riches en panoramas, elles le sont aussi en récits mécaniques. Dans tout le pays, des musées retracent l’histoire du deux-roues avec ferveur. Collections précieuses, prototypes oubliés, side-cars légendaires ou mobylettes du quotidien : ces lieux de mémoire nourrissent l’imaginaire de tous ceux qui aiment la moto. Loin des circuits, mais jamais très éloignés de la passion, ces établissements dévoilent la richesse d’un patrimoine mécanique qui traverse les époques.
Château de Savigny : le motocyclisme dans un écrin bourguignon
Niché au cœur de la Bourgogne, le château de Savigny surprend bien au-delà de ses pierres séculaires. Son parc, ponctué d’avions de chasse, dissimule l’une des plus vastes collections de motos historiques en France. Près de 250 machines, produites entre 1902 et 1960, y attendent les curieux, comme suspendues dans le temps. Chaque pièce est soigneusement mise en valeur dans une scénographie sobre, laissant parler les lignes des carénages, la noblesse des aciers et l’ingéniosité des moteurs.
Certaines motos exposées ont appartenu à des personnalités notoires, donnant un supplément d’âme à leur présence. Ce lieu ne célèbre pas uniquement la machine, il rend hommage à la transmission du savoir-faire, à la passion de la vitesse, et à l’histoire technique du XXe siècle. Entre deux galeries, vous découvrirez aussi une vingtaine de camions de pompiers et une forêt de maquettes mécaniques, comme pour rappeler que l’esprit moto ne naît jamais seul.
Musée de la Moto de Marseille : quatre étages d’adrénaline conservée
Dans une ancienne minoterie du nord de Marseille, un musée étonnant fait battre le cœur des passionnés de deux-roues. Sur quatre niveaux, près de 250 motos racontent plus d’un siècle d’évolutions techniques et esthétiques. De la fin du XIXe siècle aux années 1980, la visite se déroule comme une fresque mécanique, chaque étage étant une époque.
Certaines machines sont uniques, d’autres méconnues, mais toutes portent la signature du progrès et de la passion. Le lieu conserve également la mémoire d’ateliers français disparus, aux côtés de prototypes rares et de modèles de compétition façonnés pour la gloire et la performance. Costumes, photos anciennes et accessoires enrichissent l’expérience, comme si les pilotes d’hier vous accompagnaient dans la montée des étages. Ce musée prouve que l’histoire de la moto, ici, n’est pas figée : elle vit, elle vibre, elle respire.
La Grange à Bécanes : mémoire mécanique en Alsace
À Bantzenheim, entre plaine et vignobles, une grange devenue musée invite à un voyage inattendu au cœur de l’histoire moto. Plus de 90 véhicules anciens y sont exposés, majoritairement issus de marques aujourd’hui disparues. On y découvre l’élégance simple d’un monde révolu, où chaque machine avait son caractère, sa sonorité propre, son rôle dans le paysage rural ou urbain. La présentation est immersive, presque théâtrale. Les visiteurs circulent entre les rangées de motos comme dans un roman visuel dont les chapitres s’écrivent en cylindres et en soupapes.
Ce musée n’est pas simplement un sanctuaire pour connaisseurs, c’est aussi une école d’émerveillement. Il dévoile des trésors que même les passionnés peuvent ignorer, rendant hommage à une diversité de fabrication qui a longtemps animé les routes européennes.
Musée de la Moto à Entrevaux : patrimoine et passion dans les Alpes
À Entrevaux, dans un décor montagnard pittoresque, un musée aussi discret que singulier réunit près d’une centaine de deux-roues, témoins du génie mécanique des années 1900 à 1980. Ici, l’authenticité prime : les machines ne brillent pas forcément comme au premier jour, mais leur histoire y est palpable.
La muséographie épouse les lieux, répartie sur trois niveaux à l’ambiance feutrée. L’ensemble compose une archive matérielle précieuse de l’évolution technique et sociale de la moto, notamment à travers les décennies 1970-1980 récemment mises en lumière. Plus qu’un musée, il s’agit d’un conservatoire d’émotions où chaque visite devient une parenthèse hors du temps.
Musée André Baster : un trésor auvergnat
À Riom, dans le Puy-de-Dôme, se trouve un écrin exceptionnel abritant plus de 400 deux-roues, du tout début du XXe siècle jusqu’au milieu des années 1980. Le musée André Baster est un condensé de culture moto, traversant les époques à travers side-cars, scooters, modèles utilitaires et pièces de collection rares. L’éventail est impressionnant, autant dans l’éclectisme que dans l’état de conservation. Le visiteur y découvre une fresque mécanique où cohabitent les engins populaires et les icônes sportives d’antan. L’esprit du musée repose sur une volonté de transmission : celle de la mémoire technique, du raffinement industriel et du lien indéfectible entre les Hommes et leurs machines.
Musée Motobécane : patrimoine industriel à Saint-Quentin
Unique en son genre, ce musée situé à Saint-Quentin rend hommage à une marque emblématique du paysage industriel français. Dans cet ancien site de production reconverti, 120 deux-roues retracent l’aventure d’un constructeur qui a marqué le quotidien de générations de Français. Des vélos motorisés aux scooters urbains, chaque modèle raconte un fragment de la modernité mécanique à la française. Les salles du musée respirent l’atelier, le travail de l’acier, l’ingéniosité populaire. La visite n’est pas seulement chronologique ; elle est sensible, ponctuée d’objets d’époque et d’explications accessibles. C’est une immersion dans l’histoire d’un pays en mouvement, où la moto devient symbole de liberté mais aussi de transformation sociale.
Musée du Château du Bosc : élégance et exception
À Domazan, le Château du Bosc abrite la collection Claude Reynaud. Dans ce cadre chargé d’histoire, une trentaine de motos exceptionnelles composent une exposition qui ne cherche pas la quantité mais l’exclusivité. Certaines machines ont même été exposées au célèbre musée Guggenheim, ce qui en dit long sur leur rareté et leur valeur artistique. Le lieu marie avec subtilité art et technique, offrant aux visiteurs un parcours feutré et raffiné. Chaque pièce est exposée comme une œuvre d’art, dans une lumière douce qui accentue la beauté brute des matériaux. Ce musée est une respiration esthétique dans le monde parfois rugueux du deux-roues.
Musée Malartre : un château pour les moteurs
Sur les hauteurs de Lyon, le musée Henri Malartre installe sa collection dans un château bordant la Saône. Parmi les véhicules présentés, une quarantaine de motos, parfois méconnues, ou bien mythiques, racontent un siècle d’audace mécanique. Le cadre, avec ses salles voutées et ses parquets cirés, confère à la visite une solennité inattendue. Certaines machines sont uniques au monde. D’autres rappellent les grandes heures du sport motocycliste français. Ce musée est aussi une mémoire du quotidien, celle de milliers de trajets effectués dans un ronflement régulier, à travers les campagnes ou les villes de l’après-guerre.
Musée de l’Aventure Peugeot : récit d’un patrimoine industriel
À Sochaux, l’histoire s’écrit en acier et en huile de moteur. Bien que ce musée soit majoritairement dédié à l’ensemble de la production du constructeur automobile, il offre une belle place aux deux-roues. Une cinquantaine de cycles, motos et scooters sont présentés parmi les modèles les plus marquants. On y perçoit la progression technologique, les ambitions commerciales et l’adaptation constante aux besoins des usagers. Une pièce rare attire notamment les regards : un deux-roues ayant battu des records de vitesse dans les années 30. Cette section moto, ancrée dans une perspective industrielle globale, permet de mesurer à quel point l’évolution de la moto est aussi une histoire d’innovation collective.
Pour conclure
Chaque musée évoqué ici est une invitation à l’évasion, une parenthèse où les souvenirs mécaniques roulent à vive allure. Derrière chaque carter poli ou réservoir patiné sommeille une histoire que ces lieux révèlent avec passion. Visiter un musée de la moto, c’est renouer avec les premières pulsations d’un moteur, et c’est aussi prendre le temps d’écouter ce que les machines ont à nous raconter.
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