
Comment démarrer sa moto à la poussette ?
10 avril 2025 Assurance Moto
Tous les motards y sont un jour confrontés. Une panne au pire moment, une batterie à plat… Pas de panique : vous pouvez encore repartir grâce à une technique aussi ancienne qu’efficace — le démarrage à la poussette. Entre précision, synchronisation et un soupçon d’endurance, cette méthode vous demandera un peu d’effort, mais elle peut faire toute la différence. Voici tout ce que vous devez savoir pour la maîtriser.
Préambule : savoir ce que l’on fait
Avant de vous lancer dans une course effrénée avec votre deux-roues, commencez par un rapide tour d’horizon de l’état de votre moto. En effet, certains paramètres doivent impérativement être en place pour que la technique fonctionne.
Le contact doit être mis, le coupe-circuit désactivé, la béquille repliée, le réservoir correctement alimenté, et le robinet d’essence en position ouverte si votre modèle en possède un. Vérifiez également que le point mort est bien enclenché. Une simple négligence peut transformer votre tentative en spectacle absurde et inutile.
Le concept de la poussette
Le principe du démarrage à la poussette est de créer un mouvement mécanique par la force humaine. Vous donnez de l’élan à la moto, engagez un rapport, relâchez l’embrayage et espérez que le moteur s’éveille sous la contrainte. Pour que cela fonctionne, l’inertie créée par la poussée remplace l’action du démarreur. Mais cette simplicité apparente cache un véritable petit ballet de coordination.
Seul ou accompagné : à chacun sa méthode
Deux options s’offrent à vous : vous êtes seul, ou vous bénéficiez de l’aide précieuse d’un passager motivé (ou résigné !). En solo, il est souvent plus pratique de s’installer sur la selle, les deux jambes prêtes à propulser l’ensemble, et d’utiliser son poids pour appuyer au bon moment. Avec un passager, vous pouvez rester sur la moto tandis que votre assistant pousse énergiquement l’arrière. La poussée doit être franche, mais inutile d’atteindre des vitesses supersoniques : entre 10 et 15 km/h suffisent pour que la technique fonctionne.
Quel rapport utiliser ?
Même si cela semble contre-intuitif, évitez de démarrer en première. Cette vitesse, trop courte, provoque souvent des à-coups brutaux et ne facilite pas la manœuvre. Préférez la seconde, voire la troisième pour certains moteurs souples. Cela permet une transition plus fluide entre la poussée et l’engagement du moteur. Vous pouvez enclencher la vitesse dès le départ, ou démarrer au point mort et la passer une fois la moto lancée, selon ce que votre embrayage tolère le mieux.
Le moment crucial : coordination et engagement
C’est ici que tout se joue. Lorsque la vitesse est atteinte, vous devez simultanément relâcher doucement l’embrayage et, idéalement, appliquer une pression vers l’arrière avec votre poids. Ce transfert d’énergie permet au moteur de franchir son point de compression. Si tout se passe bien, il démarre. Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave : reprenez votre souffle, corrigez votre timing et recommencez. Parfois, un peu de starter aide aussi, surtout par temps froid ou avec un modèle ancien.
L’alliée inattendue : la pente
Si vous avez la chance d’être proche d’une descente, profitez-en. Elle transformera votre effort en promenade de santé. L’élan naturel de la gravité vous permettra d’atteindre la vitesse nécessaire avec beaucoup moins d’énergie. Attention cependant : si la batterie est complètement à plat et que votre moto dépend fortement de l’électronique, la descente ne suffira peut-être pas. Certains systèmes modernes nécessitent un minimum de charge pour alimenter les capteurs, l’injection, voire le calculateur.
Après le démarrage : ne pas relâcher l’attention
Une fois le moteur lancé, reprenez aussitôt l’embrayage et maintenez le régime moteur avec une légère accélération. Ce n’est pas le moment de caler ! Si le souci venait d’une batterie déchargée, roulez au moins une vingtaine de minutes pour recharger le minimum vital. Cela peut vous éviter une nouvelle séance de sport imprévue au prochain arrêt.
Ce que cette technique ne résout pas
Le démarrage à la poussette est un outil de secours, pas une solution miracle. Il ne vous aidera pas si la panne est liée à un souci d’allumage, à un relais grillé ou à une pompe à essence muette. De même, si votre alternateur est hors service, la batterie ne se rechargera pas, et la prochaine panne sera inévitable. C’est pourquoi cette méthode est à envisager comme un joker temporaire, pas comme une habitude.
Pour les motos capricieuses : quelques astuces en plus
Certains modèles anciens, ou dotés d’un fort taux de compression, résistent plus que d’autres à ce type de démarrage. Dans ces cas-là, ne forcez pas. Si votre moto possède un kick, essayez-le avant de pousser. Si votre embrayage semble collant, n’hésitez pas à faire avancer la moto un peu au point mort avant d’engager la vitesse. Et surtout, gardez votre sang-froid : la précipitation est souvent la meilleure alliée de la panne persistante.
Pour conclure
Le démarrage à la poussette est une de ces techniques que tout motard devrait connaître, non pas par nostalgie des GP d’antan, mais parce qu’elle peut vraiment vous sauver la mise. C’est aussi un moment où l’on redécouvre l’aspect physique, presque charnel, de la mécanique. Alors, la prochaine fois que votre batterie vous lâche, respirez un bon coup, poussez, sautez, démarrez… et repartez comme un(e) champion(ne).
Articles associés
Commentaires