Transformations, améliorations, décorations… Vous avez plein d’idées pour customiser votre moto. Mais quelles sont les limites à ne pas dépasser, légalement et par rapport à votre contrat d’assurance ?

Customiser sa moto : qu’est-il permis de faire ?

24 février 2020 Assurance Moto

Il n’est aujourd’hui pas rare de croiser en ville et sur les routes des véhicules customisés. Ajouts d’accessoires ou aménagement du moteur, il y en a pour tous les goûts. Néanmoins, toutes les transformations proposées sur le marché ne sont pas toujours autorisées, car elles pourraient poser des problèmes au niveau de l’homologation de votre deux-roues. Ces transformations peuvent également entrer en contradiction avec votre contrat d’assurance et vous faire perdre vos garanties. Découvrez comment customiser sa moto en toute légalité.

Customiser sa moto, oui, mais déclarez

Même si vous faites des modifications qui préservent l’homologation de votre deux-roues, vous êtes dans l’obligation d’en faire une déclaration à votre préfecture dans le mois qui suit ladite modification.

L’article R322-8 du code de la route fait mention de transformations « notables ». Il est question, en somme, des customisations qui modifient la description initiale du véhicule et le rendrait donc non conforme à son certificat d’immatriculation. Ces modifications sont la plupart du temps relatives au moteur (bridage/débridage, changement du moteur…).

Pour toute customisation modifiant les caractéristiques précisées dans le certificat d’immatriculation, il est impératif de demander une nouvelle carte grise afin qu’elle corresponde au véhicule modifié. Pour cela, il suffit de remplir le formulaire CERFA n°13750*05 et de le transmettre par voie électronique via le site de l’ANTS dans le mois qui suit la modification.

Le problème de l’homologation

Hormis ces importantes modifications techniques, le changement de certaines pièces peut s’avérer tout autant problématique.

Tout deux-roues doit être homologué, c’est-à-dire qu’il doit répondre aux normes de sécurité européennes. Il l’est forcément au moment de sa première immatriculation. Mais à la suite d’un accident ou simplement en vue d’améliorer sa moto, un conducteur peut vouloir changer des pièces comme les clignotants ou rétroviseurs.

Sur internet, il est possible d’acheter ces pièces détachées, et même trouver des sites qui certifient leur homologation. Cependant, cela n’est parfois pas suffisant pour que votre moto reste conforme : des clignotants, même homologués, s’ils sont très différents de la pièce de base, n’auront par exemple pas le même écartement, la même position. Idem pour des rétroviseurs ou des feux.

En somme, même en n’utilisant que des pièces homologuées, votre moto peut ne plus l’être. L’idéal est de toujours demander son avis à son concessionnaire moto.

Customiser sa moto : ce qu’on peut faire librement ou pas

Les modifications esthétiques et ergonomiques

Tout d’abord, les éléments concernant l’apparence et l’ergonomie de la moto ne sont généralement pas soumis à des régulations strictes. Vous pouvez donc vous permettre de remplacer :

En revanche, certaines modifications esthétiques sont interdites ou réglementées, comme :

Les modifications mécaniques et électroniques

Certaines améliorations tels que l’accroissement de performances ou la modification du bruit peuvent s’avérer tentantes pour les motards. Toutefois, ces transformations requièrent souvent des précautions afin de rester dans la légalité.

Les moteurs

Concernant les motorisations, il y a plusieurs points à considérer :

Les échappements

Il est courant de vouloir modifier l’échappement d’une moto pour en altérer le son ou pour améliorer les performances. Néanmoins, il convient de respecter les plages de décibels autorisées ainsi que les normes d’homologation des équipements (marquage CE, norme européenne d’émission) qui doivent être certifiés pour la circulation routière.

Les boitiers de commande et autres modifications électroniques

Les dispositifs permettant de modifier les paramètres électroniques liés au moteur, tels les boîtiers additionnels ou les conversions des commandes d’accélérateurs, ne sont légaux que s’ils n’entraînent pas une augmentation de puissance hors des limites définies par le constructeur et si leur homologation est compatible avec la motorisation de la moto.

Les risques encourus

Piloter une moto non homologuée ou non conforme à son certificat d’immatriculation expose à une contravention de quatrième classe.

Pour ce qui est du changement de pièces comme les rétroviseurs ou les clignotants, qui sont en théorie homologuées mais non conformes au modèle du véhicule, si l’installation est propre et assure un usage sécuritaire, les forces de l’ordre pourraient être indulgentes en cas de contrôle. Cela dit, mieux vaut éviter de prendre le risque, les contraventions peuvent atteindre plusieurs centaines d’euros selon la gravité des changements. De plus, si les transformations sont jugées dangereuses ou non conformes aux normes légales, en plus de l’amende, vous vous exposez à une immobilisation immédiate de votre moto.

Par ailleurs, revendre une moto non homologuée ou ne correspondant pas à son certificat d’immatriculation expose à une peine de prison de 6 mois et à 7500 € d’amende (respectivement 2 ans et 30 000 € si la moto est vendue par un professionnel).

Et surtout, à chaque modification justifiant un changement de carte grise, déclarez-le à votre assurance. Autrement, en cas de sinistre, vous pourriez ne pas bénéficier de vos garanties car vous auriez vous-même rompu le contrat en modifiant les caractéristiques du véhicule assuré.

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