Les scooters électriques autorisés sur les voies de bus
25 septembre 2021 Assurance Scooter
Comment fluidifier un trafic urbain qui se densifie tout en luttant contre la pollution ? L’intégration des deux-roues motorisées électriques à la liste des Véhicules à Très Faibles Émissions ouvrir l’accès aux voies de bus de la capitale à de nombreux usagers. Décryptage d’une mesure aux différents impacts.
L’intégration des deux-roues motorisées électriques à la liste des VTFE
Initialement créées pour permettre aux bus de ville de circuler sans craindre d’être retardés par des embouteillages, les voies de bus ont vu leur accès étendu à d’autres types de véhicules. Les vélos, les taxis ainsi que les véhicules d’intérêt général tels que les véhicules de police ou le SAMU sont autorisés à les utiliser. Dans la réalité, nombreux sont les usagers qui prennent le risque de s’engager dans les couloirs réservés aux bus pour éviter les embouteillages : 21 697 PV ont été délivrés par la ville de Paris, en 2019, à l’encontre des scooters et des motos qui y circulaient illégalement. Un usage qui pourrait bientôt être autorisé, du moins pour les deux-roues motorisés électriques.
En effet, un décret cosigné le 1er décembre 2020 par le premier ministre Jean Castex, la ministre de la transition écologique Barbara Pompili et le ministre délégué chargé des transports, Jean-Baptiste Djebbari, a intégré les deux-roues motorisés électriques à la liste des Véhicules à Très Faibles Emissions. Définis par le code de l’Environnement, les VTFE recouvrent l’ensemble des véhicules à moteur dont la source d’énergie permet un fonctionnement avec très peu ou pas d’émissions. Il s’agit par exemple des véhicules électriques.
Une modification de la réglementation qui vise à encourager la transition du parc de deux-roues vers des véhicules moins polluants. En effet, le décret, qui s’inscrit dans la loi d’orientation des mobilités, a des conséquences directes pour les entreprises qui disposent de flottes de véhicules et doivent respecter des objectifs en termes de verdissement de leur parc, via l’acquisition de VTFE. Ainsi, lors du renouvellement de leurs flottes de deux-roues, les entreprises devront intégrer un pourcentage de scooters électriques.
Les deux-roues électriques sur les voies de bus, une mesure à encourager selon une étude
Par ailleurs, pour les particuliers, l’intégration des deux-roues motorisés électriques à cette liste pourrait permettre à leurs usagers de bénéficier de conditions de circulation et de stationnement privilégiés. Réserver des voies de circulation aux véhicules moins ou non polluants, une décision qui revient toutefois exclusivement aux autorités locales. À Paris, grâce à l’identification par une vignette Crit’Air dédiée, les deux-roues électriques pourraient circuler sur les voies de bus.
Une disposition fortement encouragée par la société de location Cityscoot, opérateur de scooter électrique en libre-service, qui s’appuie sur une étude pour défendre le bien-fondé de cette mesure. Celle-ci, réalisée à partir des données des traces GPS de Cityscoot, visait à estimer l’impact potentiel de la circulation des deux-roues motorisées électriques sur les voies de bus. Selon les conclusions de l’étude, la circulation des scooteurs et des motos électriques sur les couloirs de bus de la capitale « aurait un impact négligeable[1] ».
En effet, on dénombre 420 000 déplacements quotidiens en scooter ou à moto, en Île de France. Parmi ces déplacements, 21 000 sont effectués à deux-roues électriques. Selon l’étude menée par le cabinet 6-t, le taux de saturation de 121 km de voies de bus parisiennes atteint 34,6% le mardi. Il serait de 35,5% si on y ajoutait les deux-roues motorisés électriques. Une hausse marginale qui pourrait faire pencher la balance en leur faveur et ouvrir de nouvelles réflexions sur la fluidification du trafic dans la capitale.
[1] Étude 6-T : Étude sur l’impact de l’ouverture des voies de bus parisiennes aux deux-roues motorisées électriques.
Articles associés
Commentaires