
Le périphérique Parisien limité à 50 km/h : début demain
30 septembre 2024 Assurance Moto
Le périphérique parisien sera désormais limité à 50 km/h sur l’ensemble de son tracé à partir de ce jeudi 10 octobre 2024. Cette mesure, initiée par la maire de Paris, Anne Hidalgo, vise à réduire les nuisances sonores et la pollution, tout en améliorant la sécurité routière. Le changement marque la fin de la limitation à 70 km/h, en vigueur depuis janvier 2014, et complète une transition progressive commencée le 1er octobre.
Un projet progressif et controversé
La réduction de la vitesse s’est faite en plusieurs étapes. Le 1er octobre, la baisse de la vitesse a été initiée sur un tronçon de 12 km entre la porte des Lilas et la porte d’Orléans, avec l’installation des premiers panneaux de signalisation. Au total, 160 panneaux ont été déployés en six nuits pour signaler la nouvelle limitation, dont les derniers ont été posés la nuit du 9 au 10 octobre, permettant une entrée en vigueur complète. Le dernier tronçon à appliquer la réduction se situe sur le boulevard périphérique extérieur, entre la porte de Châtillon et la porte de Bagnolet.
Ce projet a rencontré des oppositions, notamment du nouveau ministre des Transports, François Durovray, et de la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, qui ont exprimé leurs inquiétudes sur l’impact de cette mesure sur les travailleurs franciliens. Malgré ces critiques, la mairie de Paris a maintenu la réduction, citant des bénéfices à long terme pour les riverains et l’environnement.
Amélioration de la qualité de vie
L’un des principaux arguments avancés par la mairie de Paris pour justifier cette réduction est l’amélioration de la qualité de vie des riverains. David Belliard, adjoint écologiste à la maire chargé des transports, a souligné l’importance de réduire les nuisances sonores pour les 500 000 habitants vivant à proximité du périphérique. Selon lui, cette mesure vise à garantir le droit au sommeil des riverains en diminuant le bruit généré par la circulation. L’organisme Bruitparif estime d’ailleurs que cette réduction de la vitesse pourrait entraîner une baisse du bruit de 2 à 3 décibels, ce qui constituerait un soulagement notable pour ceux qui résident près de cet axe très fréquenté.
Outre la réduction des nuisances sonores, la limitation à 50 km/h a également pour objectif de diminuer les accidents graves. Avec 1,2 million de véhicules, y compris les deux-roues motorisés, circulant quotidiennement sur le périphérique, cet axe est particulièrement exposé aux accidents, et la réduction de la vitesse vise à rendre la circulation plus sûre pour tous les usagers.
Un impact limité sur la pollution de l’air ?
Si l’effet sur la pollution de l’air est plus controversé, certains experts estiment que la limitation des phases d’accélération et de freinage pourrait réduire les émissions de particules fines, notamment celles issues de la poussière de freinage. L’adjoint à la maire en charge de la transition écologique, Dan Lert, a également évoqué les avantages potentiels de cette mesure pour réduire les émissions de dioxyde d’azote, un des principaux polluants liés au trafic routier, pouvant ainsi éviter jusqu’à 1 500 décès prématurés selon certaines estimations.
Cependant, l’impact réel de cette mesure sur la qualité de l’air reste discuté. En effet, la vitesse moyenne actuelle sur le périphérique, en dehors des heures creuses, est déjà inférieure à 50 km/h, se situant autour de 37 km/h aux heures de pointe. Ainsi, la nouvelle limitation pourrait n’avoir qu’un effet marginal sur la pollution dans les faits, bien que les experts soulignent que l’optimisation du flux de circulation pourrait, à terme, avoir un effet bénéfique.
Des radars recalibrés et des sanctions en vue
La question de la verbalisation est un point central du débat entourant cette nouvelle limitation. Actuellement, une quinzaine de radars sont installés le long des 35 km du périphérique parisien. Cependant, la préfecture de police n’a pas encore donné de précisions quant à la mise en place de nouveaux réglages pour ces radars, qui devront désormais flasher les automobilistes, motards et scootéristes dépassant les 50 km/h. La mairie de Paris a indiqué que les services de l’État devraient être saisis de la question dès le 10 octobre, une fois que tous les panneaux seront installés, mais la mise en place effective des verbalisations pourrait prendre un peu de temps.
Pour les automobilistes et les deux-roues motorisés, le risque de contraventions sera bien réel une fois les radars ajustés. Les excès de vitesse inférieurs à 20 km/h sur une voie limitée à 50 km/h seront sanctionnés d’une amende de 135 euros et d’un retrait d’un point sur le permis de conduire, conformément à la réglementation en vigueur.
En conclusion : un avenir encore incertain
La limitation du périphérique parisien à 50 km/h, effective à partir du 10 octobre 2024, marque un tournant dans la gestion de la circulation et de l’environnement à Paris. Cette mesure, voulue par Anne Hidalgo, s’inscrit dans une logique d’amélioration de la qualité de vie des riverains, de réduction des accidents et de lutte contre la pollution. Toutefois, elle reste controversée et pourrait être remise en question par des acteurs politiques et économiques opposés à ses implications pour les usagers du périphérique.
Ainsi, malgré ses objectifs ambitieux, la réussite de cette mesure dépendra de sa mise en œuvre effective, de la gestion des contrôles et, surtout, de son acceptation par l’ensemble des usagers.
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