Tout savoir sur le langage des signes des motards

28 mars 2025 Assurance Moto

Sur la route, les motards ont développé un véritable langage gestuel, à la fois pratique et convivial. À cause du bruit, du casque et du vent, il est difficile de communiquer verbalement. Ainsi, un ensemble de signes a émergé au fil des années pour permettre aux pilotes de deux-roues d’échanger rapidement des informations, de se saluer et de signaler des dangers ou des arrêts. Ce code non écrit renforce l’esprit de communauté qui unit les motards. 

Les salutations entre motards 

Le salut est un élément clé du langage des signes des motards. Lorsqu’ils se croisent, ils se saluent généralement avec un geste de la main gauche. Certains lèvent simplement la main, d’autres dessinent un V avec l’index et le majeur, un signe popularisé dans les années 1970 par Barry Sheene, le célèbre pilote moto britannique. Il arrive aussi que certains saluent en pointant un doigt ou en effectuant un petit mouvement vers le bas pour limiter la prise au vent à grande vitesse. 

Si un motard est en pleine accélération ou en train de dépasser, il ne peut pas lever la main gauche. Dans ce cas, il utilise son pied droit pour remercier les automobilistes qui facilitent son passage. Un pied tendu vers le sol signifie une marque de gratitude, mais il est important d’effectuer ce geste de manière fluide afin d’éviter toute confusion avec un mouvement agressif. 

Les signes de conduite en groupe 

Rouler en groupe exige une coordination impeccable. Comme tout le monde ne dispose pas forcément d’un intercom, les signes permettent de transmettre des instructions précises. Par exemple, pour indiquer un changement de direction, le motard de tête active son clignotant et pointe la sortie ou l’arrêt à venir d’un geste de la main. 

Les dangers sont également signalés. Si la chaussée est jonchée de gravier, de sable ou d’huile, le motard en tête laisse traîner son pied du côté concerné. Pour une plaque d’égout ou un nid-de-poule, il pointe directement du doigt l’obstacle. Lorsqu’un demi-tour s’impose, main et index levés tournent en cercle, un message clair et efficace pour l’ensemble du groupe. 

Le positionnement en quinconce est également souvent adopté pour optimiser la visibilité et les distances de sécurité. Le chef de file peut utiliser un geste de la main ouverte et abaissée en mouvement de haut en bas pour indiquer aux autres de ralentir et ajuster l’allure. 

Les signes liés aux besoins du pilote 

Parcourir de longues distances à moto implique des pauses régulières, que ce soit pour se restaurer, se désaltérer ou se reposer. Pour indiquer un arrêt repas, il suffit d’imiter un geste de main portant un aliment imaginaire à la bouche. En cas de soif, le poing fermé avec le pouce dirigé vers les lèvres signifie le besoin de boire. La fatigue, quant à elle, se traduit par la main posée sous la joue, comme si l’on mimait un oreiller. 

Si le niveau de carburant devient critique, le motard place son pouce en direction du réservoir pour informer ses compagnons qu’une station-service doit être trouvée rapidement. Un signe essentiel, surtout lors des balades en terrain inconnu où la distance entre les stations peut surprendre. 

D’autres signes permettent aussi d’alerter les compagnons de route sur une envie pressante de faire une pause ou sur des conditions météorologiques difficiles nécessitant un arrêt anticipé. 

La signalisation des problèmes mécaniques 

Parfois, un motard rencontre un problème technique en pleine route. Pour indiquer à ses camarades qu’il doit s’arrêter, il peut faire un mouvement de haut en bas avec la main ouverte. Si un problème d’éclairage est détecté sur une autre moto, il suffit d’ouvrir et fermer rapidement le poing pour suggérer d’allumer les phares. 

Dans le cas où un motard est en panne sur le bas-côté, il peut effectuer de grands mouvements de bras pour signaler son besoin d’aide. Lorsqu’un autre motard passe et souhaite vérifier s’il doit s’arrêter, un pouce levé signifie que tout va bien, tandis qu’un pouce baissé indique une demande d’assistance. 

Les erreurs à éviter 

Certains signes sont souvent mal interprétés. L’appel de phare, par exemple, est généralement utilisé pour avertir d’un danger. Il ne doit pas être confondu avec un simple salut, au risque de semer la confusion. De même, un pied droit sorti trop brusquement peut être perçu comme un geste d’agacement par un automobiliste, alors qu’il s’agit en réalité d’un remerciement. 

Il est aussi recommandé d’être attentif aux spécificités culturelles. Certains signes qui ont une signification claire en France peuvent être interprétés différemment dans d’autres pays. Lors de voyages à l’étranger, il peut être utile de se renseigner sur les coutumes locales des motards. 

Enfin, il est bon de rappeler que le respect du code des motards repose sur la courtoisie et l’inclusion. Peu importe le type ou la marque de moto, l’essence même de ce langage est de créer du lien entre passionnés. 

Pour conclure 

Le langage des signes des motards va bien au-delà d’un simple code de communication : c’est une véritable marque de fraternité sur la route. En l’adoptant, vous renforcez la solidarité qui caractérise le monde du deux-roues. Que vous soyez un habitué des longues virées ou un motard occasionnel, connaître ces gestes vous permettra d’interagir efficacement. Alors, la prochaine fois que vous croiserez un motard, n’hésitez pas à lever la main ou à faire un signe de la tête : un petit geste suffit pour faire partie de la grande famille des motards. 

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