Zone 30 : La limitation à 30km/h en ville se généralise
15 septembre 2021 Assurance Moto
Après Grenoble, Lille, Laon ou encore Milan, Bruxelles et Madrid, c’est Paris qui passe le cap de la limitation à 30 km/h en ville. Une mesure qui pourrait bien encore se répandre. Sécurité routière, pollution atmosphérique, évolution des mobilités douces, les raisons du passage à 30 km/h sont nombreuses. On fait le point.
À Paris, le tournant du 30 km/h est pris
La capitale s’est mise au pas de la « zone 30 » : depuis le 30 août 2021, la vitesse maximale autorisée sur les axes parisiens de circulation est passée de 50km/h à 30 km/h. Le périphérique, les boulevards des Maréchaux ainsi que quelques axes, comme les Champs Élysées, les avenues des bois de Boulogne et de Vincennes, ainsi que quelques autres voies importantes ont été exclues de cette nouvelle réglementation.
La mesure, annoncée de longue date, résulte d’une consultation citoyenne qui a été organisée sur le sujet à la fin de l’année 2020. Entre le 27 octobre et les 27 novembre, 5736 Parisiens et Franciliens se sont prononcés en faveur l’abaissement de la limitation de vitesse. Dans les faits, assure la mairie de Paris, le changement ne sera pas si radical que cela puisque 60% des axes routiers étaient déjà limités à cette vitesse. Par ailleurs, Paris est loin d’être pionnière en la matière : un peu partout en France et en Europe, les agglomérations adoptent cette mesure.
La « zone 30 » se généralise
Dès 2016, Grenoble adoptait la limitation de la vitesse à 30 km/h sur l’ensemble de la ville. Les bénéfices attendus se sont surtout manifestés en termes de sécurité routière. Un argument qui a également conduit l’Espagne à généraliser, dès le mois de mai 2021, la limitation de vitesse à 30km/h, à l’ensemble des agglomérations de son territoire.
L’accidentologie tend à confirmer les conclusions d’une étude de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). La mairie de Paris l’a d’ailleurs rappelé pour défendre son projet : « le risque pour un piéton d’être tué lors d’une collision est de 80 % à une vitesse d’impact de 50 km/h et de seulement 10 % à une vitesse d’impact de 30 km/h ».
Et la sécurité routière n’est pas la seule raison : la lutte contre la pollution sonore et la pollution atmosphérique, au cœur des préoccupations actuelles des villes, ont également été convoquées.
Favoriser les mobilités douces
En termes de pollution atmosphérique par les émissions de gaz, les conséquences du passage à 30 km/h sont plus nuancées. En effet, c’est entre 50km/h et 70km/h que les émissions sont les plus basses, selon une étude menée par le CEREMA. Cependant, il faut également prendre en compte la densité et la nature du trafic. Comme le mentionne le rapport, « un trafic « heurté » ou congestionné est bien plus émissif qu’un trafic régulier et apaisé. L’enjeu est de limiter l’intensité des phases d’accélération et d’apaiser la conduite ».
De ce point de vue, l’abaissement de la limitation de la vitesse a également permis aux villes telles que Lille, Grenoble, Bruxelles ou Madrid de créer de nouvelles voies pour les mobilités douces et d’assurer leur cohabitation. La mesure devrait encore se répandre puisque la ville de Lyon a annoncé elle aussi sa mise en place en 2022. La « zone 30 » s’inscrit donc dans un dispositif plus vaste qui vise à diversifier les solutions de mobilité.
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