Le véhicule connecté se démocratise, ce qui impacte tous les acteurs du marché automobile, y compris le secteur de l'assurance.

Véhicule connecté : quel impact pour l’assurance ?

20 septembre 2021 Assurance Auto

L’évolution rapide des technologies transforme aujourd’hui les objets de notre quotidien. Les véhicules ne sont pas en reste et, s’il y a encore quelques années, des difficultés techniques s’opposaient à la généralisation des systèmes embarqués, ce n’est désormais plus le cas. Décryptage d’une petite révolution qui impacte tous les acteurs du secteur de l’automobile. 

 

La route s’ouvre aux véhicules connectés

En 2025, on estime que 73 % des véhicules des particuliers en circulation en France, seront connectés, alors qu’ils ne représentent actuellement que 22 % des automobilistes. Une croissance qui s’explique par une évolution des équipements.

Par véhicule connecté, on entend un véhicule doté d’applications technologiques qui permettent une amélioration de la conduite. Aujourd’hui, 98 % des véhicules neufs sont équipés d’interfaces avec des dispositifs d’aide à la conduite. Les véhicules se transforment et deviennent de plus en plus intelligents. Citons en exemple l’aide au stationnement, le remplacement des rétroviseurs par des caméras ou encore la détection de panneaux de signalisation.

 

Une exigence de sécurité

L’ensemble de ces équipements connectés répond à une exigence, non seulement de confort de conduite, mais peut-être – et surtout – de sécurité. Ainsi, en 2019, la loi d’orientation des mobilités a rendu obligatoire sur chaque véhicule neuf, dès 2022, la présence d’une « boite noire » qui enregistrera un certain nombre de paramètres de conduite tels que l’accélération, le freinage ou la vitesse. Ce dispositif devrait être exigé également sur tous les véhicules à partir de 2024.

 

Le déploiement de la data dans le secteur de l’auto et des deux-roues

Si la voiture autonome est pour l’instant interdite à la commercialisation en France, les systèmes d’intelligence artificielle nécessaires à son fonctionnement sont d’ores et déjà sur le marché. Une évolution technologique qui conjugue au présent des systèmes embarqués de plus en plus performants. Ceux-ci ouvrent des perspectives pour les constructeurs automobiles en termes de diversification de revenus. Continental a par exemple développé, en partenariat avec Météo France un système d’enrichissement des données météorologiques à partir des données des véhicules, des essuie-glaces, notamment. Les assureurs ne sont pas en reste et souhaitent tirer parti de la data pour proposer des offres d’assurance à l’usage.

 

Une assurance à l’usage, oui, mais…

Dans ce contexte, les attentes des utilisateurs évoluent également. Ils souhaitent désormais une assurance qui prenne en compte leur comportement au volant. Au « Pay as you drive » se substitue un « Pay how you drive ». Certains constructeurs l’ont bien compris. En équipant les véhicules de dispositifs permettant de communiquer les données de conduite aux assureurs, certains constructeurs déclarent pouvoir faire réaliser 40 % d’économies à leurs acquéreurs De leur côté, les assureurs réfléchissent également à de nouvelles offres dédiées aux entreprises. Elles pourraient ainsi bénéficier d’un remboursement jusqu’à 20 % de leurs cotisations, en fonction du score de conduite de leurs collaborateurs.

 

La télémétrie pour connecter les véhicules

Un écueil s’élève pourtant quant à la connectivité des véhicules : le prix élevé des équipements. Acquérir un véhicule connecté représente un certain coût. Les assureurs l’ont bien compris et s’associent à des entreprises spécialisées en télémétrie pour proposer à leurs souscripteurs d’équiper leur véhicule en boîtiers connectés qui transmettent en temps réel les données à l’assureur. À partir de ces données de conduite, ils peuvent ainsi construire des offres adaptées à l’usage des véhicules.

 

La sécurisation des données, un enjeu majeur

Pour autant, la question de la gestion des données interroge. Tout d’abord la sécurisation des données constitue la condition sine qua non de l’adhésion des utilisateurs. Les transferts de données doivent être protégés par des protocoles très stricts de façon à se prémunir d’attaques de hackers. Ensuite, l’utilisation même des données doit être régulée afin d’éviter leur monétisation auprès d’acteurs tiers. Enfin, il ne faut pas négliger le risque qu’un assureur utilise ces données pour réduire la prise en charge des accidents, d’autant plus que 90 des accidents de la route comportent un facteur humain.

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