De nouvelles normes Euro 5 sont entrées en vigueur au 1er janvier 2021 et donnent lieu à des évolutions, pour les constructeurs et les usagers.

Norme Euro 5, quels impacts pour les usagers ?

6 octobre 2021 Actualité Assurance

Qu’est-ce qui change avec la Norme Euro 5 ?

Depuis la première directive européenne sur les émissions de polluants, parue en 1988, la réglementation a beaucoup évolué. Étendue à l’ensemble des véhicules, le respect de ces normes implique pour les constructeurs des transformations technologiques et pour les usagers, des changements d’équipement. Décryptage d’un dispositif réglementaire en constante évolution.

 

Agir contre les émissions de particules fines

Les normes d’émissions européennes trouvent leur origine dès les années 90. L’Union Européenne souhaite alors mettre en place des mesures contraignantes à destination des constructeurs de poids lourds, afin de limiter les émissions de polluants, lors des transports routiers. La mesure s’inscrit donc dans une logique d’harmonisation à l’échelle de l’Europe.

Depuis la première directive, en 1988, la réglementation a beaucoup évolué et a été étendue à l’ensemble des véhicules motorisés. Les normes d’émissions européennes, dites Normes Euro, définissent des seuils d’émissions au-delà desquels les véhicules ne peuvent être homologués, et donc commercialisés. Tous les cinq ans, environ, les seuils sont revus à la baisse, dans l’objectif d’agir sur la pollution des véhicules et d’obliger les constructeurs automobiles à faire évoluer leurs technologies.

Deux types d’émissions concernées doivent être distinguées : les émissions de gaz à effet de serre d’une part, comme le dioxyde de carbone, le CO2, émis par la combustion du carburant et les gaz nocifs pour la santé, comme le monoxyde de carbone, les oxydes d’azote ou les particules fines. Ainsi, pour les poids lourds, en 23 ans, les émissions d’oxyde d’azote ont été divisées par 36, les hydrocarbures par 18 et les particules par 35. Pour mesurer ces émissions, les constructeurs automobiles doivent soumettre leurs modèles à des tests, qui reproduisent les conditions réelles de la conduite sur route.

 

Norme Euro 5 : qu’est-ce qui change pour les deux-roues ?

Depuis le 1er janvier 2021, une nouvelle norme s’applique aux deux-roues motorisés. Les constructeurs auront jusqu’à la fin de l’année pour mettre leurs machines en conformité avec la réglementation. Le changement majeur lié à cette nouvelle norme et la définition d’un seuil pour les hydrocarbures non méthaniques. Il s’agit d’une partie des hydrocarbures non brûlés émis par les véhicules.

L’Union Européenne estime que ces hydrocarbures représentent 68% des hydrocarbures non brûlés, alors qu’ils pourraient représenter en réalité jusqu’à 90%. Cela implique pour les constructeurs automobiles de relever un vrai défi technologique dans la conception des catalyseurs sans répercuter cette innovation sur les prix. Cela conduira nécessairement à l’abandon de certains modèles, pour lesquels les transformations technologiques nécessaires au respect des normes seront trop coûteuses.

Et c’est peut-être le véritable objet des normes d’émissions européennes à terme. En effet, les catégories des vignettes Crit’Air sont définies par rapport aux normes Euro. Or, ces vignettes ont un impact direct sur les autorisations de circulation au sein des Zones de Circulation Restreinte (ZCR) et des Zones à Faible Émission (ZFE). Concrètement, pour pouvoir circuler librement, les usagers devront s’équiper en deux-roues motorisés qui respecteront les normes Euro les plus récentes et les plus contraignantes. L’objectif ici est de faire changer les pratiques des usagers et de les encourager à changer leurs équipements pour des véhicules plus propres.

 

Le déploiement complet de la norme Euro 6 pour les quatre-roues

Une situation partagée par les usagers de quatre-roues. Concernant ces types de véhicules, la Norme Euro 6 s’applique depuis 2015. Une quatrième version (Euro 6d) est entrée en vigueur au 1er janvier 2021. Si elle n’entraine aucun changement concernant les valeurs limites pour les émissions de polluant, ces valeurs s’appliquent désormais à l’ensemble des moteurs à essence, non plus seulement les moteurs à injection directe. La norme fait également évoluer les conditions de réalisation de relevés en conduite réelle (Real Driving Emissions – RDE), en exigeant un test aléatoire complémentaire sur route, qui vise à mesurer les émissions d’oxyde d’azote.

Une ligne de conduite qui tend à être consolidée. En jeu ? Le cycle d’homologation qui pourrait exiger que les valeurs limites soient respectées sur l’ensemble du cycle de vie des véhicules.

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